Les décrets signés en catimini entre la France et le Vatican le 18/12/2008 viennent de tomber: « reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur délivré sous l'autorité compétente de l'une des deux parties ». Donc « reconnaissance » pour le baccalauréat et les masters. (application du processus de Bologne)
La casse du monopole de l'Etat sur les diplômes depuis 1880 mais aussi l'esprit de l'article 2 de la Loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat de1905. Le gouvernement fait tout pour encourager le choix des parents vers l'enseignement privé: démantèlement de la carte scolaire, baisse du nombre de professeurs dans le public... Le plan banlieue est à sec mais on racle les fonds de tiroir pour financer l'ouverture de 50 classes privées catholiques dans les quartiers populaires. Un grand lycée Jean-Paul II est sur les rails et un collège tenu par l'Opus Dei est déjà sous contrat.
L'Etat annonce vouloir supprimer les IUFM, brader les concours et remplacer leur formation par un master que pourrait préparer n'importe quel établissement privé. Comme cela, en plus de délivrer le baccalauréat, le Vatican pourra ouvrir des masters destinés aux futurs ensegnants.
Un comité 1905 vient de porter plainte devant le Conseil d'Etat. S'il n'obtient pas gain de cause, le prêtre aura le champ libre pour reprendre la main sur l'instituteur.
Caroline Fourest
Le Monde
2/05/2009