(L'agenda des actions est en bas de page)
mardi 26 mai 2009
La parole est à la défense
Bonjour, en regardant les différents médias sur les mouvements étudiants, je me vois affecté par la mise en avant affective des étudiants boursiers.
Serait-ce une nouvelle manière de casser la lutte relayée par les médias ?
Les étudiants boursiers n'ont jamais autant été sous le feu des flash, des projecteurs de caméra. Le CROUS serait-il devenu le nouveau festival de Cannes ?
Étudiant boursier depuis le début de mes études, je m'interroge.
Où étaient les médias, les présidents d'université, le gouvernement quand nous n'avions que neuf mois de bourse sur douze alors que l'année universitaire compte dix mois ?
Où sont les médias, les présidents d'université, le gouvernement quand nous logeons dans des chambres de 9m², pour la plupart insalubres, où les conditions de travail sont précaires ?
Où sont les médias, les présidents d'université, le gouvernement quand les logements universitaires ne sont pas assez nombreux et que les bourses ne suivent pas le l'augmentation des prix ?
Et enfin, où seront les médias, les dirigeants d'université et le gouvernement quand la loi sur les libertés et la responsabilités des universités aura gangrénée les universités de France en transformant l'étudiant boursier en espèce en voie de disparition ?
les réponses à ces questions se définissent en deux mots : NULLE PART
Ce n'est pas maintenant qu'il faut s'intéresser aux étudiants boursiers mais tout au long de l'année. Ce regain de popularité devrait vous permettre de vous intéresser, médias et lecteurs, aux conditions de vie de ces étudiants au lieu de les symboliser comme étant les perdants de la lutte actuelle.
Emmanuel, étudiant à POITIERS
Paru dans la Nouvelle République du Jeudi 21 Mai 2009
vendredi 15 mai 2009
Un pas en avant, un pas en arrière
de ne plus savoir sur quel pied danser.
Un pas en avant : oui, même petit, car hier, nous avons obtenu que les
étudiants qui n'ont pas de M2 soient payés en 2010-2011 comme fonctionnaires
stagiaires, ce qui, croyez-moi, n'est pas négligeable. Il suffit de comparer
le statut qu'ils auraient de reçus à un concours obligés de financer une
année d'étude de plus, et d'obtenir un M2,avec le statut de PE2 ou PCL2.
Un pas en arrière : sous (derrière) cette avancée, c'est un rééquilibrage
entre temps dans les classes et temps de formation : le modèle 2/3 - 1/3,
qui se substitue au modèle 1/3 - 2/3 que nous connaissons actuellement en
PE2 / PCL2 préfigure, on le voit bien, ce que sera l'année de T1 après la
mastérisation. Une fois de plus, sous couvert de reculade, Darcos avance
dans la voie de "sa" mastérisation.
Il est donc nécessaire de continuer le combat sans nous satisfaire de la
petite avancée, et sans nous diviser pour savoir si c'est une avancée ou
pas.
Que reste-t-il à obtenir ? Outre le retrait des projets Darcos Pécresse, le
maintien en 2010-2011 des plans de formation actuels des IUFM pour les
lauréats au concours 2010. Le mot d'ordre me parait simple et rassembleur.
Michel Driol
IUFM Lyon
jeudi 14 mai 2009
Recul confirmé de Xavier Darcos sur le stage payé post concours
Cette annonce ne clôt toutefois pas le dossier, puisque si une commission, dite Marois/Filâtre du nom de ses co-présidents, doit rendre un rapport sur cette réforme d’ici le 15 juillet, le sujet demeure à vif tant les points de vue restent opposés sur la formation des enseignants.
Réagissant à cette annonce, le Snesup FSU salue ce « recul du gouvernement obtenu grâce à la pression des luttes ». Mais souligne que, si l’année payée est acquise, « reste en suspens l’importante question de sa nature (temps de présence devant les élèves, temps pour compléter la formation). »
S. Huet, Sciences2, 13 mai 2009
Sept présidents d’université en appellent au chef de l’Etat
Si nous nous permettons de nous adresser à vous maintenant, c’est que la situation dans les universités est grave.
Quelle que soit la façon dont on vous présente les choses, aussi bien officiellement que dans les médias, la confusion règne : on vous dit à la fois qu’il ne se passe rien de considérable et que tout rentre dans l’ordre, et en même temps que l’année risque d’être perdue dans des troubles et des désordres intolérables. C’est là un tableau pour le moins contradictoire.
La réalité est certes contrastée. Mais, dans certains établissements et dans certaines filières, il n’est pas sûr que les examens puissent se tenir dans des conditions correctes ni même simplement se tenir. Et la solution du décalage au début de l’été pas davantage le basculement en septembre ne constituent la moindre solution à ce type de problème. Il y a risque réel de non-validation du semestre, donc de l’année, ce qui est aussi catastrophique pour les étudiants qu’ingérable pour nos administrations - sauf à laisser les universités éventuellement concernées inventer, dans le cadre de leur autonomie, des modes de règlement du problème indépendants des contrôles strictement bureaucratiques des tutelles : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.
Quel est l’état d’esprit des acteurs de la communauté universitaire ? On peut le présenter sous deux aspects. L’un d’eux, que vous avez sans doute perçu dès le début de la crise, c’est l’opposition et la colère de la quasi-unanimité des parties prenantes (sociétés savantes, organes décisionnels professionnels de l’enseignement supérieur, structures académiques, syndicats de tous bords...) vis-à-vis des deux grands chantiers que vos ministères ont ouverts : la réforme des statuts des enseignants-chercheurs et l’ensemble du dispositif de la formation et du recrutement des professeurs des écoles et des lycées et collèges. Une telle union n’avait jamais été vue.
Le second aspect est davantage et durablement porteur de tensions. Comme le traitement du premier point reste ambigu, subsiste une impression diffuse et tenace d’une volonté ministérielle de passer systématiquement outre les avis de la communauté universitaire. Pour parler clair, beaucoup n’ont plus confiance.
Pourtant, toutes les raisons ont été largement, clairement et publiquement expliquées qui entraînent à voir dans les mesures prises un ensemble de réformes sans grand impact positif, voire aggravantes, menées dans la précipitation et sans réelle consultation d’une communauté universitaire habituée à la collégialité dans la prise de décisions et encouragée depuis des années dans l’idée et la pratique qu’elle doit s’investir dans le gouvernement de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La sagesse consiste évidemment à décider un moratoire, de manière à favoriser une réflexion réelle, et collective, sur cette question qui déborde amplement le milieu universitaire, et qui touche, justement parce que nous sommes une démocratie, tous les enfants de toutes les familles du pays.
Or que constatons-nous ? Il n’y a ni suspension ni moratoire - mais une série de mesures, d’indications, de commissions, de projets, d’annonces, qui conduisent à faire entériner des dispositifs confus, peu lisibles et globalement nocifs. D’où un sentiment général d’amertume, de colère, de rancoeur, voire de désespoir, qui aboutit à un mélange de consternation et de radicalisation avec le risque de comportements de plus en plus incontrôlables. C’est miracle que l’on en ait jusqu’à maintenant limité la propagation.
Qu’en sera-t-il quand on sera conduit à envisager que, par suite de l’obstination ministérielle ou d’une démarche excessivement tatillonne de l’administration des tutelles, des milliers d’étudiants puissent perdre leur année ? La démarche actuelle génère, dans le milieu de la culture, de la recherche et de l’enseignement, très attaqué et moqué ces temps-ci, un malaise profond, durable, et aux effets lointains, très peu susceptible de donner de l’attractivité à notre enseignement supérieur et à notre recherche.
Il faut donc, vite, des gestes d’apaisement vigoureux, radicaux et clairs, que vous seul, Monsieur le président de la République, pouvez accomplir avec éclat et avec sagesse. C’est la confiance qu’exprime de la sorte notre profond respect.
Par Pascal Binczak, président de l’université Vincennes-Saint-Denis (Paris-VIII),
Lise Dumasy, présidente de l’université Stendhal (Grenoble-III),
Anne Fraïsse, présidente de l’université Paul-Valéry (Montpellier-III),
Bernadette Madeuf, présidente de l’université Paris-Ouest (Paris-X),
Georges Molinié, président de l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV),
et Philippe Rollet, président de l’université Lille-I, sciences et technologies.président de l’université Vincennes-Saint-Denis (Paris-VIII),
Lise Dumasy, présidente de l’université Stendhal (Grenoble-III),
Anne Fraïsse, présidente de l’université Paul-Valéry (Montpellier-III),
Bernadette Madeuf, présidente de l’université Paris-Ouest (Paris-X),
Georges Molinié, président de l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV)
Le Monde, 13 mai 2009
lundi 11 mai 2009
V. Pécresse et X. Darcos prêts à brader le diplôme de master !
Une telle décision est susceptible d’avoir des conséquences graves à court terme.
1. Mécaniquement, elle produira une disparition de nombreux masters, notamment dans certaines disciplines comme les mathématiques ou les lettres et sciences humaines puisqu’il suffira de s’inscrire dans une préparation à un concours pour décrocher un M1.
2. Mécaniquement, elle affaiblira encore plus, de la sorte, le secteur de la recherche dans les universités de taille moyenne qui pourraient ainsi tendre à se « spécialiser » dans la seule formation des enseignants au niveau master et perdre leurs écoles doctorales.
3. Mécaniquement, elle rendra immédiatement visible et effective l’existence d’un contingent important de « reçus-collés » qui auront leur M1 sans avoir été reçus au concours de recrutement.
Communiqué de SLU, 10 Mai 2009
A voir aussi "La lettre ouverte de l'IUFM de Livry-Gargan"
etle lien suivant: l'humanité
Haro sur les gauchistes de l'université!
(...)
Mais, à y regarder de près, le « progrès » dont se prévalent la ministre et ses proches ressemble plutôt à une régression, dont les étudiants des milieux populaires pourraient bien être les premières victimes. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir un rapport récent de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui se félicitait des évolutions en cours dans le monde de l’enseignement supérieur et la recherche français et préconisait d’« élargir l’autonomie des universités au-delà de ce qui a été réalisé en 2007, surtout pour la gestion budgétaire, le recrutement et la rémunération du personnel. (…) De nouvelles mesures sont nécessaires pour favoriser le financement privé des universités, notamment en ayant davantage recours aux droits de scolarité, cette mesure se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur (2)
Ses effets sont connus, aux Etats-Unis notamment : il s’agit du creusement des inégalités entre établissements. D’un côté, un enseignement et une recherche d’élite, financés par des institutions privées et des droits d’inscription élevés pour des étudiants solvables, issus de la bourgeoisie nationale et de celle des pays émergents ; de l’autre, des « collèges supérieurs » chargés d’absorber les effets de l’élévation générale du niveau scolaire qui devront essayer de devancer les attentes toujours fluctuantes et souvent contradictoires en matière de recrutement des entreprises locales.
Dans ce contexte idéologique, les enseignants, les chercheurs, les personnels administratifs et les étudiants mobilisés peuvent passer pour des gauchistes aux yeux du gouvernement, des journalistes qui le soutiennent et même de M. Hollande. La défense d’un service public d’enseignement et de recherche de qualité semble en effet tellement saugrenue qu’elle en est presque révolutionnaire.
Laurent Bonelli, Le Monde diplomatique, 8 Mai 2009
jeudi 7 mai 2009
Le point sur Bologne
Les décrets signés en catimini entre la France et le Vatican le 18/12/2008 viennent de tomber: « reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur délivré sous l'autorité compétente de l'une des deux parties ». Donc « reconnaissance » pour le baccalauréat et les masters. (application du processus de Bologne)
La casse du monopole de l'Etat sur les diplômes depuis 1880 mais aussi l'esprit de l'article 2 de la Loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat de1905. Le gouvernement fait tout pour encourager le choix des parents vers l'enseignement privé: démantèlement de la carte scolaire, baisse du nombre de professeurs dans le public... Le plan banlieue est à sec mais on racle les fonds de tiroir pour financer l'ouverture de 50 classes privées catholiques dans les quartiers populaires. Un grand lycée Jean-Paul II est sur les rails et un collège tenu par l'Opus Dei est déjà sous contrat.
L'Etat annonce vouloir supprimer les IUFM, brader les concours et remplacer leur formation par un master que pourrait préparer n'importe quel établissement privé. Comme cela, en plus de délivrer le baccalauréat, le Vatican pourra ouvrir des masters destinés aux futurs ensegnants.
Un comité 1905 vient de porter plainte devant le Conseil d'Etat. S'il n'obtient pas gain de cause, le prêtre aura le champ libre pour reprendre la main sur l'instituteur.
Caroline Fourest
Le Monde
2/05/2009
Revue de Presse
La coordination des laboratoires en lutte appelle tous les laboratoires à se joindre aux actions suivantes:
- 14/05: manif nationale Enseignement Supérieur et recherche
- 26/05: manif nationale unitaire.
Valérie Pécresse appelle à une retenue de salaires pour les universitaires qui retiennent les notes des étudiants.
François Fillon a fustigé la « minorité » d'étudiants qui bloque certaines universités, et a assuré que le gouvernement « rétablira l'ordre » là où les Présidents d'université le demanderont.
Loi d'un député de l4UMP: « sanction de 1000 euros » d'amende contre tout étudiant ou toute personne extérieure à l'université qui « entrave, même partiellement, l'accès aux enseignements et aux bâtiments. »
Affrontement entre étudiants et forces de l'ordre à Caen.
Toulon: le Président a averti qu'il demanderait une intervention des forces de l'ordre.